Témoignages

Je m'appelle G. Je suis originaire d'un pays d'Afrique où réside toujours ma famille. J'ai un frère dont je suis le cadet. Ma mère est décédée il y a quelques années à l'âge de 54 ans. C'est très jeune… Mon père lui ne travaillait pas. Il a donc fallu trouver de l'argent. Je voulais continuer mes études à l'université mais il a fallu que je travaille. Je suis donc allé dans une grande ville où je suis devenu électricien.

Là-bas, je me suis fait un ami qui était pratiquant dans une église indépendante. J'ai adhéré à cette église car ils me faisaient travailler. Mais le prédicateur est entré en conflit avec le gouvernement. L'État a mené une répression pour faire disparaître cette communauté.

Un jour, on a manifesté dans les rues. Il y avait des policiers et des militaires partout. On a été frappés et gazés. C'était extrêmement violent. J'ai été arrêté au motif que je distribuais des tracts lors de la manifestation. Je garde de ce jour des problèmes aux yeux. Je ne vois plus bien, notamment le soir. J'ai été enfermé. Mais, quelque temps après, des adeptes de l'église ont attaqué la prison. Il y a eu des combats avec les gardiens. Cela a occasionné une évasion massive des prisonniers. J'étais de ceux qui se sont enfuis.

Un des cadres de l'église m'a trouvé des billets d'avion et je suis parti. J'ai atterri en Belgique où j'ai trouvé une connaissance qui m'a hébergé. Je suis resté chez cet homme un moment. Un jour, il m'a proposé d'aller visiter Metz. Une fois arrivés, il m'a abandonné en me volant tous mes papiers d'identité. Je me suis retrouvé seul ; j'étais perdu. Je ne savais pas quoi faire. Je n'avais pas moyen de retrouver la trace de cette personne et je ne savais pas comment retourner en Belgique. C'était l'automne et il faisait déjà froid. J'ai dormi dehors pendant plusieurs semaines. Je me nourrissais au secours catholique et je faisais la manche. J'ai appelé le 115 mais ça ne répondait pas. J'ai dû appeler encore et encore pendant plusieurs jours pour trouver un hébergement d'urgence. Puis j'ai rencontré un homme qui m'a aidé. Il m'a emmené à l'OFII(1) où j'ai pu faire une demande d'asile. Ils m'ont loger Mirecourt par la suite.

Aujourd'hui ça fait plus d'un an que je suis ici. Je suis plus heureux d'être en France qu'en Afrique. Cependant, j'aimerais pouvoir un jour aller habiter dans une grande ville comme Metz ou Nancy. Là-bas, il y a plus de choses à faire et la vie est plus facile. Je n'ai plus de contact avec ma famille depuis que je suis parti. J'ai l'impression que, depuis que ma mère est décédée, ma vie n'est qu'une suite de difficultés. J'ai beaucoup souffert.

(1) : Office Français pour Immigration et l'Intégration.